Léa a été interviewé par Benjamin Bourgine pour France Bleu Isère.
La diffusion a eu lieu le 15 février 2022.
La nouvelle éco : l’Entropie distille les plantes locales à Autrans
Les plantes et leurs bienfaits, David et Léa en sont passionnés. Au point de se reconvertir dans un projet de fabrication et vente de spiritueux 100% locaux et artisanaux. Leur distillerie fondée avec leur ami Franck est installée sur le Vercors et produit ses premières bouteilles. Avec modération !
Liqueur alpine, Gin, et bientôt les anisettes : les produits de la distillerie « L’Entropie », basée à Autrans-Méaudre-en-Vercors (secteur Autrans) sont d’ores et déjà disponibles, et c’est un joli tour de force qui combine passion et conviction. Léa et David ont choisi de se reconvertir du monde de l’ingénierie à celui des spiritueux. Un chemin personnel et professionnel audacieux, réalisé avec un 3e co-fondateur, Franck Moustier.
France Bleu Isère – Léa Verrier, vous avez lancé cette distillerie qui s’appelle L’Entropie sur le plateau du Vercors, à Autrans. Qu’est-ce qui vous a donné cette idée ?
Léa Verrier : Je suis une passionnée de plantes, de nature, j’adore me promener, ramasser des plantes et les transformer. Et en parallèle de ça, je suis amatrice de spiritueux et j’étais toujours en recherche de produits locaux, bio, respectueux du vivant. Ma vie d’ingénieur en mécanique ne me plaisait plus dans l’industrie. Du coup, tout ça a tranquillement macéré, pour utiliser un mot de distillatrice, et a abouti à cette idée de créer une distillerie de spiritueux bio de plantes au cœur du Vercors. On fait une reconversion assez radicale, on va dire !
Il faut quand même un petit peu de mécanique… pour mettre en place les machines qui servent à distiller.
L’alambic, c’est vraiment une machine vraiment hyper intéressante et un terrain de jeu pour un ingénieur. Il y a à la fois un côté très paramétrable qui nous parle bien et en même temps empirique. Il y a du toucher, il y a du ressenti, donc ça permet vraiment de faire un super lien entre cet amour de la nature et de l’extérieur. Et puis, il y a le côté très rigoureux de l’ingénieur de formation.
Sur votre site Internet pour l’instant, on trouve une liqueur, un gin, avant des produits anisés qui devraient arriver.
Oui, nous travaillons uniquement sur des spiritueux de plantes, et la philosophie derrière nos produits est très similaire. Entre la construction aromatique d’un gin et d’une absinthe, par exemple, on a un travail qui est assez similaire, même si on travaille avec des orientations de goûts un peu différentes. Les gens ont envie de produits qui n’ont pas pris l’avion, qui n’ont pas traversé la planète. Nous, on est transformateurs, on achète des produits biologiques de grande qualité en petites productions locales. Ce sont nos valeurs, mais on se rend compte que ça parle à énormément des consommateurs qui ont envie de pouvoir consommer un spiritueux qui a des valeurs qui soit ancré dans son terroir, qui respire ça !
Y a-t-il de la place pour des petites entreprises de votre taille dans ce domaine ? Avec des concurrents comme Chartreuse dans le secteur par exemple ?
On espère bien, il y a une vraie attente des consommateurs de spiritueux hors normes, justement un peu différents, avec des partis pris comme le respect du vivant, de l’humain, avec des nouveaux goûts et recherches. Et là, il y a une vraie attente de ce côté-là. On cherche pas à concurrencer des centaines d’années de savoir-faire monastique. C’est pas du tout notre volonté. On veut apporter d’autres choses, une autre vision, une autre approche, dans quelque chose qui, en soit, est en fait très artisanal. On a un alambic de 100 litres, ça reste très confidentiel. C’est compliqué de se comparer à ce type de… je n’ose pas dire « concurrent » [rires…]. On ne joue pas dans la même cour !