Le compost et nous, c’est une grande histoire d’amour. Il y a la team lombricompostage et la team compostage classique. Après avoir oublié les vers sur le balcon en plein été, ce fut une victoire par ko de la team classique. L’histoire aurait pu s’arrêter là mais c’était sans compter sur l’arrivée d’un petit nouveau : le bokashi.
Inventé au Japon dans les années 80 par Teruo Higa,biologiste et agronome, le bokashi est un procédé de fermentation des déchets organiques, sans restriction sur les déchets carnés de cuisine. L’équation générale est la suivante : déchets organiques + anaérobie + activateur = engrais naturel + compost inodore. Magie ? Non, bokashi !
Fermentation
Intéressons-nous tout d’abord à la partie fermentation. Celle-ci est possible si deux choses sont réunies : des EM (ou micro-organismes efficaces) et un environnement privé d’air. Teruo Higa fit de nombreuses recherches sur les micro-organismes pour mettre au point ce procédé.
Les EM (aussi appelées activateur) regroupent :
Des bactéries lactiques : qui suppriment certains germes pathogènes et favorisent une dégradation rapide de la matière organique.
Des levures : qui produisent des substances bioactives comme des vitamines et des antioxydants
Des bactéries photosynthétiques : qui produisent des substances favorisant la croissance des autres micro-organismes
Citation extraite du site des Engivaneurs
Les EM permettent donc aux « bonnes » bactéries de prendre le dessus lors de la fermentation et de donner lieu à la maturation et limiter le pourrissement des déchets.
Valorisation
Les déchets doivent rester enfermés une quinzaine de jours dans leur bocal avec les EM afin que le processus de fermentation soit complet. In fine, on obtient deux matières :
* Le « jus » qui se créé au cours de la fermentation est un engrais riche, puissant et inodore qu’on peut utiliser pour ses plantes en le diluant
* Une fois la quinzaine de jours de fermentation écoulée, le contenu « sec » du seau peut être ajouté à un compost classique ou être utilisé tel quel.
A la maison vs à la distillerie
A la maison, vous utilisez deux seaux spéciaux que vous pouvez acheter dans le commerce ou fabriquer vous-même, en les alternant tous les quinze jours pour permettre une fermentation optimale.
À la distillerie, nous travaillons en partenariat avec l’association les Engivaneurs qui fournit les bidons vides adaptés ainsi que l’activateur, et qui vient récupérer les seaux pleins (et nous ramène des vides). L’association travaille avec nombre de restaurateurs du secteur des 4 montagnes et permet ainsi une réduction considérable du volume des poubelles.
Dans les deux cas, il faut saupoudrer des EM toutes les couches de 5 cm d’épaisseur, tasser consciencieusement et bien fermer le seau.
Verdict ? Pas d’odeur, pas de moucheron et du bon compost pour faire pousser des tomates et des pommes de terre. Elle est pas belle la vie ?
Sitographie
https://positivr.fr/compost-japonais-urbain-bokashi/
https://fr.jardins-animes.com/bokashi-compost-japonais-est-que-est-i-48.html
https://compost.ooreka.fr/comprendre/bokashi
https://lesengivaneurs.fr/la-gestion-des-dechets/quest-ce-que-le-bokashi/
https://lesengivaneurs.fr/la-gestion-des-dechets/la-technologie-des-em/